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NATURES MORTES

Actualité d'artiste

Fabrice Casenaza - Natures Mortes / Galerie Delaunay
Fabrice Casenaza - Natures Mortes / Galerie Delaunay

Du 18 novembre au 24 décembre 2021

Thomas Fort

Galerie Valérie Delaunay

42 rue Montmorency — 75003 Paris

+33 (0)6 63 79 93 34

Communiqué

Des fleurs coupées qui se fanent, des objets de plâtres, d’argile, de verre ou de porcelaine disposés ça et là, des tables richement ornées de fruits et de plumes prêtes à accueillir les festivités, d’autres qui semblent figées ou en déliquescence. La nouvelle exposition de la galerie Valérie Delaunay, présentant les œuvres d’une vingtaine d’artistes, explore la « nature morte » sous le prisme d’une diversité de médiums et de supports. Elle s’interroge sur ce genre longtemps déconsidéré, mais qui acquiert une place prépondérante dans l’art contemporain.

En France, on commence à parler de façon récurrente de la « nature morte » à partir du XVIIIe siècle, en regard de l’engouement rencontré par les peintures de Jean Siméon Chardin (1699-1779). Néanmoins, la philosophe Marie-José Baudinet décèle une des premières occurrences de cette expression dès 1690 dans un écrit de Gérard de Lairesse. Ce dernier considère que la « nature morte » doit « rendre tous les objets inanimés tels que fleurs, fruits, vases, ustensiles et instruments de musique, de tous les métaux, ainsi que de marbre, de pierre et de bois…[1]». Il s’agit dès lors de représenter des choses inertes dans une visée invitant à réfléchir métaphoriquement à la finitude de la vie humaine, voire à sa vanité. La décrépitude de l’être s’observe à travers celle des objets, denrées ou décors qui l’entourent quotidiennement. Pourtant, ce sens ne se recoupe pas entièrement avec celui des peintures hollandaises de sujet analogue, désignées par le terme Stilleven à partir de 1650. Là, comme en Allemagne avec Stillebenou en Angleterre avec Still Life, les œuvres n’encouragent plus seulement à adopter une attitude mélancolique. Il s’agit plutôt de prendre la nature comme modèle, de la rendre « immobile » ou « silencieuse », afin d’éveiller un sentiment de quiétude conviant à la contemplation tout autant qu’à la réflexion. On peut par exemple s’émerveiller des fastueux bouquets « impossibles » de Rachel Ruysch (1664-1750), constitués de végétaux qui ne poussent ni aux mêmes saisons ni sur les mêmes horizons géographiques, et dont l’image est figée pour l’éternité. Le vocable français oriente de manière restrictive l’appréciation d’œuvres aux significations multiples, tandis que la terminologie employée dans les pays du Nord ou Anglo-saxons apparait plus ouverte.

​Thomas Fort. Commissaire de l’exposition indépendant, critique d’art et enseignant. 

 

Exposition collective avec Gabrielle Kourdadzé et Fabrice Cazenave