Claire Malrieux

Depuis 2014, Claire Malrieux développe le projet Hyperdrawing, dans lequel elle expérimente ce que peut être le dessin dans une période de redéfinition des usages et des comportements technologiques de la culture numérique. Il s’agit d’une recherche artistique à long terme qui alterne phases de recherche et expérimentations techniques. Elle s’articule à partir de la production d’œuvres graphiques qui mettent en question les perspectives narratives et spéculatives de la pensée algorithmique. Sans poser de hiérarchies entre les pratiques et les médiums, qu’elles soient montrées en ligne sous forme éditoriale dans l’espace de l’écran (Atlas du temps présent, 2014), révélant les vibrations du Trading à Haute fréquence dans l’espace du papier (Economie Vibratoire, 2015), plongeant le spectateur en immersion dans le climat changeant de l’Anthropocène (Climat Général, Waterscape, 2017), ou nous invitant à partager le rêve graphique d’une machine. Chacune de ces œuvres engage la puissance énonciatrice du dessin dans une appréhension sensible des enjeux portés par la culture de l’algorithme et son évolution actuelle. Dans ce contexte, Claire Malrieux engage la nature du dessin dans l’utilisation conjuguée de gestes graphiques, d’algorithmes et d’intentions de récit. Le dessin y est considéré comme une matière vive, capable de fixer sans la figer la structure du contemporain et comme un langage qui nous renseigne sur les révolutions idéologiques et technologiques qui traversent notre monde. Il est envisagé comme un écosystème et devient un phénomène dynamique de mise en commun où l’équilibre du dessin n’est plus seulement visuel mais structurel.