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Géologie des déluges

Actualité d'artiste

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Du 13 mai au 24 septembre 2023

Marie Terrieux

Fondation François Schneider

27, rue de la Première Armée — 68700 Wattwiller

+33 (0)3 89 82 10 10

Communiqué

La Fondation François Schneider invite Abdelkader Benchamma à s’emparer des 1200m2 du centre d’art à Wattwiller. L’artiste propose une exposition conçue spécialement pour le lieu, guidée par le thème de l’eau cher à la Fondation. Autour du déluge, Abdelkader Benchamma interroge ce mythe universel, la psyché collective qui lui est rattachée et y conçoit un territoire morcelé.

Entre le ciel et la terre se trouve l’eau. Ou plutôt l’eau est dans les cieux, sous et sur la terre. L’eau depuis toujours

nourrit les mythes fondateurs des différentes civilisations et grandes religions.

Entre science et croyance, la Géologie des déluges est une étrange quête, qui traque à travers le monde des lignes de rivage hypothétiques. Ces traces qu’aurait laissé l’eau au cours des siècles apparaissent tels des témoins possibles de catastrophes − montées des eaux qui surgiraient des profondeurs comme dans cet énigmatique extrait du Coran « et nous fîmes jaillir la terre en sources » − ou au contraire de par les cieux : « en ce jour-là se fendirent toutes les sources de l’immense abîme d’eau et les écluses des cieux s’ouvrirent ».

Dans les textes sacrés iraniens zoroastiens, les récits indiens ou chinois, le mythe diluvien se répète, en alternant une vision punitive à l’avénement d’une nouvelle ère. Le déluge est à la fois une épopée géologique mais aussi humaine. Il n’y aurait pas eu un, mais plusieurs déluges. Abdelkader Benchamma, fasciné par cette hypothèse d’un inconscient collectif habité par des mythes communs, retrouve ici l’echo de ses recherches. Il tente de sonder la psyché collective, construite autour de cette idée d’une catastrophe aquatique, que l’on retrouve autant en Asie, en Mésopatamie, en Inde qu’en Amérique du Sud.

Depuis une vingtaine d’années, l’artiste fouille les origines de l’univers dans ses composantes morphologiques et symboliques. Il formalise cet intérêt pour les strates du monde en inscrivant signes et reliefs sur les surfaces variées. Abdelkader Benchamma insuffle à ses ensembles, vibrations et rythmes. Des formes minérales, végétales, cosmiques se déversent puissamment dans les espaces, prennent la forme de mondes instables, chahutant le spectateur. Le centre d’art devient un territoire morcelé qui serait autant géologique que mythologique. Une caverne aux jaillissements ténébreux et un atlas aquatique nous guident vers une plaine karstique, elle s’érige aux abords de planètes asséchées, des queues de comètes bombardent le territoire d’une eau extra-terrestre. Un monde tellurique se profile, l’eau et le minéral cohabitent.

De ces eaux qui inondent le monde et laissent des impacts visibles, des sillons sur les roches, Abdelkader Benchamma en révèle ses propres images.

Commissariat : Marie Terrieux