Clément Bagot

Clément Bagot conçoit ses œuvres en procédant par agrégats de formes et de matériaux qu’il agence et développe de proche en proche, comme un organisme qui s’auto-générerait par réplication et variation de quelques constituants primordiaux. La répétition d’une configuration de segments, de graphismes ondulatoires ou de figures élémentaires, détermineront ainsi la logique du recouvrement de la surface du papier. Dans les dessins, l’œil suit le tracé et les variations de son épaisseur, la contraction ou l’écartement des lignes entre-elles, naviguant entre plongée vers l’infiniment petit et vue satellitaire, requalifiant en permanence sa focale entre vue microscopique et vue macroscopique. Découvrir ses œuvres, relève d’une longue traversée, obligeant le regard à réévaluer continuellement les rapports d’échelle, ce qui est de l’ordre du contenant ou du contenu, de l’intérieur ou de l’extérieur. Les œuvres ont une propension à générer, lier et articuler. Elles s’offrent au regard comme les fondations d’un imaginaire ouvertes aux libres circulations et transformations. Du dessin plan à l’architecture, de la racine à l’organisme, elles sont autant d’espaces de transition ou de reliefs en devenir.

– N. Leroux