Chloé Dugit-Gros

'Upside down,

Le répertoire complet des formes 

La conception en images

L'œuvre

‘Upside Down, (‘À l’envers, en français) est une œuvre de l’artiste Chloé Dugit-Gros commandée par l’entreprise Sogaris pour l’habillage d’une palissade de chantier rue du Grenier-Saint-Lazare. Longue de 32 mètres, cette œuvre est un répertoire de formes qui questionne le langage du chantier en cours mais aussi celui du quartier.

Les dessins qui forment ‘Upside Down, révèlent à la fois ce qui se passe de l’autre côté de la palissade et dévoilent quelques indices de la future activité de l’immeuble inversé en préparation. Le foisonnement de la composition reflète l’énergie du quartier dans lequel l’œuvre est implantée, marquée par la culture avec le Centre Pompidou et l’atelier Brancusi, le musée des Arts et Métiers, le Forum des Halles ou encore les galeries d’art et les commerçants exerçant tout autour. Ce répertoire riche de jeux graphiques donne à certaines formes la valeur de symboles, d’ornements ou encore de motifs tous puisés dans le quartier. Les éléments architecturaux présents dans le dessin sont inspirés d’ornements de l’architecture environnante qui se caractérise par son mélange des styles. En effet les bâtiments anciens côtoient les immeubles haussmanniens, l’Art nouveau communique avec l’architecture des années 70 du Quartier de l’Horloge qui elle même reprend l’idée des passages, des portes et des zones piétonnes labyrinthiques. Ces différentes sources se mêlent pour créer un langage accessible à tous sous la forme de jeu de signes.


Les changements d’échelle des objets, l’alternance des dessins à la ligne claire avec les jeux de matières donnent des contrastes et une dynamique à l’ensemble. Le style renvoie à la bande dessinée libérée de sa structure. Les détails, la construction et les répétitions de certains éléments, rendent le spectateur actif dans le déchiffrage de l’image. Insérée dans un paysage urbain marqué par un chantier, l’œuvre est une invitation à la contemplation, un moment d’arrêt dans un parcours, une parenthèse artistique à grande échelle.


Pensée comme une boîte à outils géante, l’œuvre est une expérience visuelle qui se découvre en marchant. Que vous débutiez sa découverte par la droite ou par la gauche, seule votre déambulation permet de l’appréhender dans son ensemble. 43 dessins se succèdent et vous invitent à créer une histoire unique. Selon les symboles que vous reconnaîtrez et que vous souhaiterez associer, vous fabriquerez une histoire différente à chaque passage, peut-être tous les jours et même plusieurs fois par jours.

L'artiste

Le travail de Chloé Dugit-Gros fait émerger des formes et gestes qui passent d’un médium à un autre. Son œuvre est un jeu formel souvent abstrait qui s’amuse avec le répertoire tant graphique que coloré des cultures visuelles modernes et contemporaines. Par des décalages et des bifurcations plastiques, la simplicité de ses gestes instaure une joie de faire et de défaire les hiérarchies entre les arts pour nous raconter d’autres histoires.

Marianne Derrien

 

Née en 1981 à Paris, Chloé Dugit-Gros vit et travaille sur l’Île Saint-Denis. Son travail est traversé par des formes élémentaires qui surgissent dans les dessins, se transposent en sculptures, forment des environnements, font des apparitions en vidéo. Elles semblent vivre une vie autonome, vagabondant d’un medium à l’autre, parmi tous ceux qu’expérimente l’artiste.

Elle a bénéficié de plusieurs expositions dans des institutions (au centre d’art de Quimper, à la Friche Belle de Mai à Marseille, au Domaine de Chamarande, au Musée régional d’art contemporain Languedoc Roussillon à Sérignan, à la Villa Arson à Nice...) tout en restant fidèle aux espaces alternatifs (le 6b à Saint-Denis, la Couleuvre à Saint-Ouen, FDP à Paris ou Arco à Nevers). Elle a obtenu des résidences de travail à Astérides à Marseille, à l’IAAB à Bâle, au centre d’art du Parc Saint Léger à Pougues-les Eaux, au Monstrare Camp à Dampierre, au château de Kerpaul à Loctudy et aux Arques. Elle a exposé récemment à l’atelier W à Pantin, à Toshiba House à Besançon, à la Radiator Gallery, et Scaramouche Gallery à New York, au Confort Moderne à Poitiers, à la PSM Gallery à Berlin, à la fondation Lafayette Anticipations à Paris, à la fondation Boghossian / Villa Empain à Bruxelles.

En 2021, Chloé Dugit-Gros a bénéficié d’un atelier à la Drawing Factory, résidence d’artistes dessinateurs inédite réalisée dans un ancien hôtel par le Drawing Lab avec le soutien du Centre national des arts plastiques (Cnap).