Agnès Thurnauer

Depuis les années 1990, elle interroge en effet les liens entre la matière sémantique, la représentation et l’espace, intégrant l’écriture dans ses œuvres à travers différents supports qui en sondent la plasticité (peinture, sculpture, collages, installations…). Elle travaille par séries ouvertes, se répondant les unes les autres, tissant ensemble figures et abstraction, texte et image, avec des techniques et des modalités qui lui sont propres, dans un rapport très performatif à l’espace du tableau.

Sa série Big-big et Bang-bang nous place dans une présence renouvelée devant les oeuvres, ses Portraits Grandeur Nature interrogent la place faite aux artistes femmes dans une histoire de l’art récente, ses Peintures d’histoires tissant image et texte invitent à une nouvelle lecture de tableaux iconiques, ses Prédelles offrent l’espace du tableau à lire comme un livre ouvert, ses Matrices invite le corps à se confronter et interagir avec l’espace des lettres.
Pour Agnès Thurnauer le rapport à l’œuvre induit toujours une forme de réciprocité. Structurant la plupart de ses séries, le langage est la colonne vertébrale de son travail, car il est la base de la relation à l’autre, d’une façon intime ou sociétale. Si l’œuvre lit le monde, à chacun de nous d’en faire notre propre lecture. Ce langage en partage est au cœur de la société et donne à l’art une puissante fonction poétique et politique.